Influence ?
On ne sait pas comment fonctionne l’astrologie. On distingue essentiellement deux théories, dont aucune ne satisfait notre logique cartésienne. Pour reprendre la boutade d’Einstein, “La théorie, c’est quand on sait tout et que rien ne fonctionne. La pratique, c’est quand tout fonctionne et que personne ne sait pourquoi.”
La première, la plus ancienne, est celle de l’influence astrale. Qui n’est toujours pas démontrée par la science aujourd’hui. De nombreux astrologues soutiennent cependant cette thèse d’une influence physique, misant sur une découverte scientifique prochaine qui confirmerait leur pensée : Paul Choisnard, Michel Gauquelin, les astrologues conditionalistes, Suzel Fuzeau-Braesch, Elizabeth Teissier pour ne citer qu’eux…
La seconde est celle de la synchronicité – notion qui présuppose l’apparition de coïncidences significatives entre des phénomènes sans rapport causal. Ce courant, plus moderne, et qui ne fait que s’affirmer avec le temps, soutient la thèse symboliste qui considère le ciel comme un hologramme de notre structure psychique : Dane Rudyard, Liz Greene, Bernard Crozier, les astrologues humanistes, les astrologues structuralistes, Didier Lustig… Tout cela est plus affaire de vision du monde, de point de vue philosophique que de position scientifique.
Cette seconde théorie, à laquelle je souscris intuitivement, nous renvoie à l’antique idée de correspondance : « ce qui est en haut est comme ce qui est en bas » – ce qui ne signifie pas que ce qui est en haut gouverne, régit ni influence ce qui est en bas. Pour Jung, « les planètes, les signes du zodiaque (…) sont des images archétypiques ou des symboles. Mars, Mercure, Vénus en astrologie représentent les puissances d’agressivité et d’initiative (Mars), de communication (Mercure), d’amour (Vénus) qui sont en nous, que nous avons typifiées et projetées sur les planètes qui nous semblaient le mieux exprimer ces qualités. Et le sentiment de coïncidence psychique que nous pouvons avoir avec l’univers de notre naissance [notre thème natal] n’est pas dû à l’influence physique de ces planètes mais au fait que nous sommes nés en synchronicité avec l’univers tel qu’il était à notre naissance[1] ». En allant plus loin, et dans la mesure où sont indiquées dans le thème des éléments antérieurs à sa naissance, tout se passe comme si l’être choisissait, ou était choisi pour s’incarner au lieu et temps de sa naissance, et qu’un ordonnancement mystérieux rendait ce choix cohérent, ou synchrone avec la configuration céleste…
(1) Alain Nègre